Les Petits Graviers
Paroles de la chanson Les Petits Graviers
Paroles Théodore Botrel - Musique D. et O. Reed
Répertoire du groupe Babord Amures.
Alain, chant et guitare
Avec :
Guy, banjo.
Discographie :
- Babord Amures, CD "Le Vieux Cargo".
Notes :
La rencontre, imaginée par Alain, entre le texte de Théodore Botrel et la mélodie "Old Time" d'Ola Belle Reed est surprenante. On a l'impression que le texte a été écrit pour cet air. L'accompagnement, épuré au maximum, limité à la guitare et au banjo clawhammer, souligne l'intensité du propos.
La chanson originale française est chantée, entre autre, par le groupe Marée de Paradis. La mélodie d'Ola Belle Reed sur laquelle nous avons greffé les paroles de Théodore Botrel s'appelle Springtime of Life. Les paroles de cette chanson folk américaine n'ont rien à voir avec celles de Botrel !
Les "Petits Graviers" étaient des enfants ou des adolescents qu'on envoyait toute une saison pour travailler la morue à Terre Neuve.
Remarque de Alain : "je reconnais que cette chanson est d'un abord un peu rugueux pour qui n'est pas familiarisé avec le folk des Appalaches des années 20 !".
Ecouter "Les Petits Graviers" par Babord Amures
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Voici l'interprétations de la chanson originale "Les Patits Graviers", de Théodore Botrel, par le groupe de chants de marins de Normandie Marée de Paradis.
Suivront ensuite deux version de la chanson "Springtime of life", de Ola Belle Reed, sur laquelle nous avons mis les paroles de Théodore Botrel :
- Par Ola Bell Reed tout d'abord ;
- Puis une interprétation bluegrass par Del McCoury.
Titre | Chanté par |
Les Petits Graviers | Marée de Paradis |
Springtime of life | Ola Belle Reed |
Springtime of life | Del McCoury |
"Les Petits Graviers" en vidéo
La chanson de cette vidéo reprend les paroles de Théodore Botrel, sur une autre mélodie de chant de marin connue :
Paroles et tablature de "Les Petits Graviers"
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Les Petits Graviers
Adaptation de Babord Amures
Partis en hiver vers les mers lointaines
Pauvres petits graviers quand reviendrez-vous
Quand il n'y aura plus de blé dans les plaines
Nous n'reverrons plus les étés si doux.
Sortis des bateaux le cœur tout malade
Pauvres petits graviers où débarquez-vous
Entre le Cap Rouge et l'Ile d'Anglade
C'est à l'île aux Chiens qu'est notre rendez-vous
Pendant les neuf mois que durent les grand pêches
Pauvres petits graviers là qu'y faites vous
Nous fendons en deux les grosses morues fraîches
Nous les ébreuillons, leur coupons le cou
Un travail si dur doit vite vous abattre
Pauvres petits graviers quand reposez-vous
Nous sommes bien debout vingt heures sur vingt quatre
Pour nous réveiller on nous fout des coups
Mais pour éviter d'être abattus
Pauvres petits graviers dites que mangez-vous
On nous fait bouillir des têtes de morues
Mais ça n'remplace pas la soupe de chez nous
Personne ne vous aime ni ne vous écoute
Pauvres petits graviers comment vivez-vous
Nous buvons d'un coup des boujarons d'goutte
Et on s'crois heureux lorsque l'on est saoul
Quand vous retournez à votre maison
Pauvres petits graviers qu'y rapportez-vous
Monsieur l'armateur nous paye à raison
Nos journées pas plus de sept à huit sous
Après tant et tant d'horribles misères
Pauvres petits graviers rembarquerez-vous
Eh oui nous faisons comme l'ont fait nos pères
Et plus tard nos gars feront comme nous
Théodore Botrel
Les Petits Graviers
Texte de Théodore Botrel
- À quinze ans à peine, aux bancs de Terre-Neuve,
Pauvres p'tits "graviers", pourquoi partez-vous ?
- Dame ! il le faut ben : notre mère est veuve,
Et l'on n'a plus d'pain à manger chez nous !
- Quand vient février, vers les mers lointaines,
Pauvres p'tits "graviers", combien partez-vous ?
- On est, pour le moins, sept à huit centaines
Qui s'en vont là-bas... mais n'en r'vienn'nt pas tous !
- La charge complète, à la côt' bretonne
Pauvres petits "graviers", quand reviendrez-vous ?
- Partis en hiver, on rentre en automne :
Nous ne r'verrons plus les étés si doux !
- Sortis des bateaux, le cœur tout malade,
Pauvres p'tits "graviers", où débarquez-vous ?
- Entre le Cap Rouge et l'île Langlade :
C'est l'Ile-aux-Chiens qu'est notre rendez-vous !
- Pendant les neuf mois que dur'nt les grand's pêches
Pauvres p'tits "graviers", là, qu'y faites-vous ?
- Nous fendons en deux les gross's morues fraîches
Les "ébrouaillons" et leur coupons l'cou !
- Un pareil travail doit vit' vous abattre ?
Pauvres p'tits "graviers", quand reposez-vous ?
- Nous sommes debout vingt heur's sur vingt-quatre,
Pour nous réveiller on nous f... des coups.
- Mais, pour ranimer vos forc's abattues,
Pauvres p'tits "graviers", dit's, que mangez-vous ?
- On nous fait bouillir des têtes de morues...
Mais ça n'remplc' pas un' bonn' soupe aux choux !
- Quand nul ne vous aime et ne vous écoute,
Pauvres p'tits"graviers", comment vivez-vous ?
- Nous buvons, d'un coup, quéqu's boujarons d'gouttes
Et l'on s'croit heureux lorsque l'on est soûls...
- Mais en revenant dans vos maisonnées,
Pauvres p'tits "graviers", qu'y rapportez-vous ?
- Monsieur l'Armateur nous paie nos journées
À raison, comm' ça, de sept à huit sous !...
- Après tant et tant d'horribles misères,
Pauvres p'tits "graviers", rembarquerez-vous ?
- Dame, oui... nous faisons comme on fait nos pères...
Et, plus tard, nos gâs feront comme nous !